Max Romeo, de son vrai nom Maxwell Livingston Smith, est un chanteur de reggae né le 22 novembre 1947 à St d’Acre, en Jamaïque.
Hormis le fait qu’il est inconcevable pour tout amateur de reggae de ne pas posséder l’album War Ina Babylon dans sa discothèque, hormis le fait que la production de Max Roméo est assez importante (avec les inévitables apports d’Augustus Pablo, de Robbie Shakespeare et de Sly Dunbar) et qu’elle embrasse une grosse partie de la musique jamaïcaine des années 70, ce qui fait le petit « plus » de ce magnifique chanteur rasta est peut-être son instabilité : d’un disque à l’autre, Max passe d’un label à un autre puis revient sur un autre label quand ce n’est pas le sien. En 1999, il est avec le label Blood & Fire pour son Open the Iron Gate, en 1976 il est chez Island Records pour son War Ina Babylon, en 1978 il s’auto produit pour l’album Reconstruction, en 1972 pour Let the Power Fall il signe chez Dynamic Sounds, etc. Max Romeo n’est jamais à sa place tout simplement parce qu’il ne tient pas en place. Il faut dire que Maxwell Livingston Smith a eu la bougeotte très tôt, ce qui est tout à fait compréhensible quand tu sais qu’il était jusqu’à l’âge de 18 ans, employé dans une plantation de canne à sucre où il avait à charge le nettoyage des déchets et le système d’irrigation. Rajoute à cela qu’il a déjà fugué à l’âge de 14 ans en quittant un milieu évangéliste qui lui en a fait voir des vertes et des pas mûres (surtout des pas mûres). C’est bien connu, quand on a un mauvais travail on se met à rêver et quand on se met à rêver on se sauve. Cet échappatoire il va le trouver grâce à un concours de chant qui va le conduire à la grande ville : Kingston. Là-bas, il change de nom ( image-t-on un Maxwell draguer une Juliette ?) et après quelques tentatives avortées via The Emotions, enregistre en 1969 son premier gros hit, « Wet Dream » (rêve trempé). Le texte salace fait mouche en Jamaïque et « vague rasta » oblige, Max Roméo se fait pousser les dreads, se met à manger végétarien, parle d’indépendance de l’île et de retour à Zion. Surtout il s’acoquine avec le père Lee Perry qui prend en main le War Ina Babylon, disque summum dans la carrière de Romeo. Pour cet album, Perry lui « prête » ses musiciens, les fameux Upsetters et lance Romeo sur la voie du succès. De « One Step Forward » à « Chase de Devil » (que les Prodigy reprendront en 92 sous le titre « Out of Space » en plein période « raves »), de « War Ina Babylon » à « Stealing in the Name of Jah » tout est bon dans cet album de 76 qui coïncide avec la fin de la politique socialiste de Michael Manley (People National Party) pour laquelle Romeo a joué un rôle essentielle. En 1978, la situation se dégrade sur l'île et Max Roméo (comme beaucoup de musiciens de l'époque) est contraint de partir aux Etats-Unis. Bien décidé à peaufiner sa carrière là-bas, il se lie d'amitié avec les Rolling Stones et collabore même à leur album de 1980, Emotional Rescue. Retour d'ascenseur, Keith Richard participera à l'album de Romeo " Holding Out my Love to You" (1981). Malheureusement, Romeo n'a pas le succès escompté. Il faudra attendre l'année 2000, pour revoir Romeo en pleine forme avec son "In This Time". One step forward !