Dead Can Dance est un groupe britannico-australien composé essentiellement de Lisa Gerrard et de Brendan Perry. Formé en 1981 à Melbourne, le groupe s'est séparé en 1998 mais s'est reformé en 2005 pour une tournée mondiale.
Dead Can Dance a été l'un des fers de lance du label discographique indépendant britannique 4AD, avec d'autres groupes tels que Bauhaus, les Cocteau Twins, les Pixies, This Mortal Coil ou les Throwing Muses.
Les deux membres fondateurs, Brendan Perry et Lisa Gerrard, ont développé leur propre univers, évoluant de la cold wave originelle vers des musiques d'inspiration liturgiques et médiévales aux sonorités incantatoires voire magiques, avant d'aboutir à une musique plus folklorique aux emprunts nord-africains, sud-américains ou asiatiques.
En 1981 à Melbourne, Brendan Perry fonde Dead Can Dance avec Simon Monroe (batterie) et Paul Erikson (basse), rapidement rejoints par Lisa Gerrard que Brendan a rencontré alors qu'ils se produisent tous les deux dans des clubs locaux. Le nom du groupe évoque un masque aborigène, apparemment macabre mais qui devait symboliser la capacité des choses "inanimées" à devenir animées (comme les instruments de musique par exemple...). En 1982, le groupe déménage à Londres, dont la scène leur paraît plus propice à l'ambition d'une musique non conventionnelle. Simon Monroe étant resté en Australie, le trio recrute le batteur Peter Ulrich, qui habite le même lotissement dans l'East End londonien et c'est avec lui qu'ils enregistrent des démos qu'ils envoient à des maisons de disque. La première année semble très difficile pour les musiciens, qui vivent d'allocations chômage. En 1983, Paul Erikson est remplacé à la basse par Scott Rodger. Le groupe est augmenté dans la même année de James Pinker aux percussions, mais il semble bien que la création musicale procède déjà essentiellement de Brendan et Lisa.
Les démos ayant intéressé Ivo Watts Russell du label 4AD, Dead Can Dance se voit offrir l'opportunité de faire deux fois la première partie du groupe Xmal Deutschland en juin et juillet 1983. Les prestations de Dead Can Dance sont convaincantes, et Ivo signe le groupe et leur permet d'entrer en studio pour enregistrer en septembre. En novembre, Dead Can Dance assure la première partie de Cocteau Twins sur une tournée de 7 dates, puis enregistre une session à la BBC pour John Peel.
Leur premier album Dead Can Dance, sort en février 1984. Il marie les influences rock de Perry avec celles plus mystiques et classiques de Gerrard. Ainsi se côtoient morceaux cold à la basse doucereuse (A passage in time) avec Perry au chant, à des morceaux plus enlevés et éthérés comme Ocean ou Musica Eternal. C'est aussi l'apparition de percussions, chose assez inhabituelle dans le paysage sonore de l'époque et ajoutant à l'ambiance cérémoniale de l'album.
Les premières rentrées financières permettent à Brendan Perry de faire l'acquisition d'un synthétiseur-échantilloneur et d'une boîte à rythmes. Il se lance immédiatement dans la composition de morceaux avec des sons de cuivres, de cordes et des percussions d'orchestre. Ivo Watts Russell leur alloue également plus de temps de studio, et les confie aux bons soins d'un nouveau producteur, John A. Rivers.
Leur second opus, Spleen and Ideal est une référence aux poètes et symbolistes du XIXe siècle, en particulier à Charles Baudelaire, dont le recueil Les Fleurs du Mal comporte un chapitre intitulé Spleen et idéal. L'ambiance générale est plus intimiste, plus sombre, l'instrumentation rock laisse place aux partitions classiques (violon, violoncelle, timbale). La voix de Lisa Gerrard est plus travaillée et plus discernable. La tournée étonne le public, peu habitué à ces ambiances mystiques et magiques, qui tranchent avec la New wave de l'époque, ou encore les atmosphères de concerts gothiques.
Les Dead Can Dance développent encore cette thématique de musique éthérée en produisant Within the Realm of a Dying Sun. Cet album navigue entre morceaux mystiques comme Anywhere out of the world et atmosphériques Summoming of the Muse.
Puis avec The Serpent's Egg, leur quatrième album, ils multiplient les influences et les mélanges. L'émergence du style médiéval se fait sentir dans Orbis de Ignis ou Chant of the Paladin et la musique religieuse baroque dans Ulysses ou Severance.
Aion continue dans cette voie baroque et joue dans le registre de la musique liturgique de la Renaissance.
Dead Can Dance poursuivra ses explorations musicales avec Into the Labyrinth et Spiritchaser, plus influencés par les musiques du monde et les percussions tribales.
Parallèlement et par la suite, ils suivront chacun une carrière solo et multiplieront les collaborations : Denez Prigent, CoEx, Elijah's Mantle, Pieter Bourke…
Lisa Gerrard a développé sa propre mélopée aux accents mélancoliques, et est internationalement reconnue depuis sa participation à nombre de bandes originales de films de qualité (Heat, 1995; Nadro, avec Pieter Bourke, 1998; The Insider, avec Pieter Bourke, 1999; Gladiator, avec Hans Zimmer et Klaus Badelt, 2000; Ali, avec Pieter Bourke, 2001, Mission Impossible II (participation), 2001, La Chute du faucon noir, avec Hans Zimmer, 2002; Whale Rider, 2002, Tears of the Sun, avec Hans Zimmer, 2003, et bien d'autres participations...). son langage construit de toute pièce comme un esperanto de la World Music.
Brendan Perry a plus modestement écrit Eye of the Hunter et collaboré aux projets ci-dessus cités.
2005 marque la reformation du groupe avec une tournée européenne et nord-américaine. L'occasion de découvrir de nouvelles compositions telles que Saffron ou Hymn For The Fallen.