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Né des cendres de Sabre of Paradise en 1996, Two Lone Swordsmen est le fruit de l'union du producteur Andrew Weatherall et de l'ingénieur du son Keith Tenniswood. Originalement produit sur le propre label de l'hyperactif Weatherall, Emissions Audio Output, Two Lone Swordsmen signe chez le prestigieux label Warp pour l'album Stay Down, en 1998.

Auparavant, Weatherall et Tenniswood sont déjà très actifs au sein de la scène house et techno, ses clubs et ses studios. Weatherall se distingue au court des années 80 en tant que producteur, dans le domaine du rock et de la pop (entre autre sur le mythique Screamadelica de Primal Scream). Le duo produit aussi de très beaux albums signés sur leur petite structure, Emissions Audio Output. On leur doit pas moins de deux singles sous le nom de Two Lone Swordsmen ainsi que trois albums, dont un de remixes. Il s'agit respectivement de The Fifth Mission (Return to Flightpath Estate), Swimming Not Skimming et Stockwell Steppas. Sur ces disques, le duo explore frénétiquement les voies encore peu fréquentées d'une techno downtempo, agrémentée de bruissements et de bruits liquides, bientôt nommée "glitch". L'ambiance aquatique de leurs productions et le principe d'efficacité expérimenté avec un minimum d'effet leur doivent d'être souvent perçus comme les précurseurs d'un certain minimalisme techno contemporain. Pour autant, Weatherall et Tenniswood ne délaissent pas non plus les racines de ce qui faisait le "son" de Sabre of Paradise (premier projet de d'Andrew Weatherall), soit le dub, le funk et l'electro, mais toujours sur un mode décalé, étrange et exotique.

La signature chez Warp les voit emprunter un chemin plus tortueux. Le mini-album, A Bag of Blue Sparks, puis l'album Stay Down, les rapprochent d'un son purement électro. Le duo se laisse également tenter par l'abstraction. Two Lone Swordsmen flirte alors avec l'electronica. En 2000, le duo signe Tiny Reminders, un album étonnant au ton franchement plus dur, mariant groove sombre et mécanique dans une sorte de mix de James Brown et d'Autechre. Il sera bientôt suivit de Further Reminders, un album de remixes où se côtoient le roi du minimalise chilien, Ricardo Villalobos, le groupe de dub roots japonais Dry & Heavy, Decal (un proche du duo), Neuflex et plus étonnement la pop mélancolique de Lali Puna et la musique western de Calexico.

Parallèlement Andrew Weatherall et Keith Tenniswood mènent de nombreux side projects sous divers pseudonymes et lancent des artistes amis (Blue, Decal, Repeat Repeat). Weatherall produit sous les noms de Lino Square ou Rude Solo. Tenniswood de son côté s'occupe du nouveau label, Rotters Golf Club et s'engage dans l'electro funk plus classique de Radioactive Man.
En 2004 c'est sous les doubles auspices de Warp et du label Rotters Golf Club que le duo produit From the Double Gone Chapel, un album electro rock teinté de nostalgie new wave, ou Andrew Weatherall chante et va même jusqu'à reprendre le fameux "Sex beat" du groupe de rock gothique californien Gun Club ! Suivront une série de EP de remixes de cet album et en 2007, un premier sous le nom propre d'Andrew Weatherall, The Bullet Catcher's Apprentice qui poursuit dans cette veine electro-new wave, ajoutant également une touche de disco. La même année, le groupe décide de rééditer une partie de ses travaux aujourd'hui introuvables, originalement parus chez Emissions Audio Output, il s'agit de Emissions from the Archive Vol. 1., un titre laissant supposer que cet évènement tant attendu aura une suite. Une initiative qui prouve bien que Two Lone Swordsmen est un projet inscrit dans la durée qui a marqué et marquera certainement encore longtemps l'electronica par sa diversité, son originalité et la qualité des univers proposés par cet infatigable duo.